vendredi 22 octobre 2010

L’orgue de Barbarie

Moi je joue du piano
disait l'un
moi je joue du violon
disait l'autre
moi de la harpe moi du banjo
moi du violoncelle
moi du biniou...moi de la flûte
et moi de la crécelle
Et les uns les autres parlaient parlaient
parlaient de ce qu'ils jouaient.
On n'entendait pas la musique
tout le monde parlait
parlait parlait
personne ne jouait (…)

Jacques Prévert/Joseph Kosma

Le temps des contes

S'il était encore une fois
Nous partirions à l'aventure,
Moi, je serais Robin des Bois,
Et toi, tu mettrais ton armure.
Nous irions sur nos alezans
Animaux de belle prestance,
Nous serions armés jusqu'aux
dents
Parcourant les forêts immenses.

S'il était encore une fois
Vers le château des contes bleus
Je serais le beau-fils du roi
Et toi tu cracherais le feu.
Nous irions trouver Blanche-neige
Dormant dans son cercueil de verre,
Nous pourrions croiser le cortège
De Malbrough revenant de guerre.

S'il était encore une fois
Au balcon de Monsieur Perrault,
Nous irions voir ma Mère l'Oye
Qui me prendrait pour un héros.
Et je dirais à ces gens-là :
Moi qui suis allé dans la lune,
Moi qui vois ce qu'on ne voit pas
Quand la télé le soir s'allume ;
Je vous le dis, vos fées, vos bêtes,
Font encore rêver mes copains
Et mon grand-père le poète
Quand nous marchons main dans la main.

Georges Jean, Les mots d’Apijo, 1980

Contes et Nouvelles

Qu'est-ce que vous racontez-là ?
— Un conte.
— Ce n'est donc pas une histoire vraie.
— Pourquoi ?
— Ce n'est pas vraiment arrivé.
— Mais si.
— Alors, Le Petit Chaperon rouge ?
— C'est une histoire vraie.
— Comment le savez-vous ?
— C'était moi.
— J'ai eu très peur...

Eugène GUILLEVIC